Eduquer, former l'esprit par l'éducation, soumettre aux usages et aux traditions de la société et instruire, transmettre des connaissances, voici la définition communément admise de ce qui est à charge des enseignants dans les classes. Dans cette mise en oeuvre l'adulte est le point central, il exerce une position dominante il modèle, transmet, soumet...
Ce fonctionnement qui place l'adulte au coeur du système crée de la dépendance, là où grandir signifie acquérir de l'autonomie. Il mène les enfants sur le chemin de leur maître et les abandonne à l'errance lorsque celui-ci disparaît alors qu'ils devraient avancer sur leur propre chemin.
Eduquer, alors qu'est-ce que cela doit être?
Eduquer, c'est avoir confiance en l'enfant qui grandit.
Eduquer, c'est développer des talents.
Eduquer, c'est offrir les clés de la connaissance (non ouvrir les portes ou attendre que l'idée de clé germe d'on ne sait où).
Eduquer, c'est observer, accepter, être disponible, encourager, accompagner avec bienveillance.
Eduquer, c'est respecter.
Eduquer, c'est accepter de ne pas domimer.
Eduquer, c'est croire dans le potentiel de chacun et vouloir un monde meilleur pour tous: apaisé, pacifié, soucieux des autres et de l'environnement.
Eduquer, c'est croire au bonheur des hommes.
I have a dream... Whaou!Y a -til encore des candidats? On continue? Vaste programme...
Quel est donc Le rôle de l'adulte en pédagogie active?
L'adulte qui propose aux enfants des activités individuelles autonomes est présent bien avant l'arrivée des élèves, il est en retrait, mais investi, pendant la classe (houlala que c'est difficile ça) et il reste encore après la classe...
Commençons par le temps transparent, celui de notre préparation de classe, celui du retour sur la journée écoulée chaque soir.
En pédagogie Montessori vous travaillerez plus pour gagner plus... d'apaisement, de sérénité, de bonheur et de réussite des enfants qui vous sont confiés.
Eh oui, rien que ça!
Il faut, en classe multiniveau (ce que je nous souhaite à tous! ), penser, préparer et entretenir le matériel complet nécessaire aux apprentissages des enfants de 3 à 6 ans. Cela signifie chaque jour repasser sur les étagères, les plateaux, les remettre à leur place (il leur arrive de voyager... quoi qu'on fasse), vérifier l'intégrité du matériel, renouveler le consommable... Pour ceux qui comme moi intègrent des activités artistiques il faut repenser et renouveler régulièrement les propositions plastiques, les artistes, les oeuvres...
Chaque soir, il faut rependre ses observations de la journée et penser celle du lendemain. C'est notre rôle d'organisateur, de programmateur.
Pour cela, il nous faut connaître le parcours d'apprentissage de chaque enfant qui nous est confié. Nous préparons un chemin (matérialisé par l'organisation de classe ici), mais il nous faut observer chacun et apprendre comment il s'empare des connaissances, comment il absorbe le savoir (faire, être, comprendre, dire, penser, rapporter, résoudre des problèmes...), reconnaître à quel moment nous devons l'accompagner en lui proposant ce qui est à sa portée. C'est là notre rôle dans la classe. Nos outils: appareil photo, tableaux de suivi, fiches de préparation des activités, programmation des parcours.
Pour apprendre l'enfant a besoin de concentration, de porter son attention sur l'objet d'apprentissage, ce qu'il fait naturellement s'il est libre de décider, ressentir,
penser.
Être enseignant sera alors être présent à l'instant, être disponible à nos élèves dans un respect mutuel, être le lien entre eux et le matériel lors des présentations d'activités en les impliquant pour les responsabiliser. Les amener à endiguer leurs pulsions, à contrôler leurs émotions et s'engager dans une activité autonome qui les mènera aux acquisitions tout en restant en retrait, en conservant la retenue nécessaire en n'intervenant pas s'ils ne nous sollicitent pas.
Accepter de leur laisser le contrôle... Chaque jour je me le répète: "fais leur confiance!"
N'oublions pas: ce sont les enfants qui apprennent, les victoires sont les leurs et non les nôtres !
Nos interventions ne doivent être que positives, encourageantes, stimulantes, engageantes...
Encore une nouvelle difficulté, les vieux démons sont toujours là: accepter l'erreur comme une étape, mieux comme un mal nécessaire.
Exemple: Marion compte des bâtonnets, elle en tient 6 et annonce 7.
Chaque mot prononcé va avoir une importance capitale, le regard, le sourire qui l'accompagne aussi:
"Non, Marion, regarde, 1,2,...7. Il y a 7 bâtonnets." on préfèrera "Oui, tu as compté les bâtonnets. J'en ai compté 7, veux-tu recompter avec moi? " Positivons, donnons envie d'avancer!
Il faut réserver le mot NON aux transgressions volontaires du savoir-vivre ensemble. Là, prononcé avec fermeté et bienveillance, il devient le garant de la sécurité de tous et du bien-être de chacun.
Le rôle des l'ATSEM ou assistant est primordial, il assure le maintien des conditions favorables tant matérielles qu'humaines (niveau de bruit, respect des règles de travail... ) dans le respect du développement de l'enfant et de son rythme d'apprentissage.
L'enjeu essentiel est l'acquisition de l'autonomie d'apprentissage des enfants. Alors et seulement à ce moment-là ils deviennent des élèves. Et nous adultes, nous avons rempli notre mission! Leur soif d'apprendre sera le moteur de leurs avancées futures.
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audrey (mardi, 27 octobre 2015 09:10)
Merci, pour ce bel article
ça fait du bien de reposer les choses en ces vacances de Toussaint qui sont comme un premier bilan.
FannyL (mardi, 27 octobre 2015 09:20)
Merci Audrey, oui il est bon d'opérer ce retour en arrière sur la période écoulée pour pouvoir avancer sur la suivante avec nos élèves. Bonnes vacances.